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Dans ce troisième article dans la série sur notre futur numérique, nous allons explorer le rôle joué par le « big data » et le secteur privé pour obtenir une gouvernance spatiale véritable.

Le futur numérique : le « big data » et la gouvernance spatiale

Sur Terre, le transport aérien et routier sont soumis à un cadre de gouvernance strict; les assurances, la possession, la responsabilité et le comportement responsable sont mandatés et contraints par la loi. Nous acceptons la gouvernance parce que nous connaissons le pouvoir destructeur potentiel des automobiles et des aéronefs ainsi que les conséquences graves du comportement irresponsable ou dangereux.

Dans l’espace, nous activités ne sont pas gouvernées par les mêmes principes. Dernièrement nous avons vu des explosions inexplicables de satellites dans l’espace, des collisions évitées de justesse entre des capsules spatiales et des débris spatiaux et le vol incontrôlé d’étages de fusée aberrants qui posent un danger en retombant au sol. Il existe de centaines de milliers d’objets spatiaux en orbite autour de la Terre qui ont une trajectoire de vol incontrôlée.

Cette situation n’est pas durable.

La gouvernance substantive de l’espace enrayera la prolifération de ces événements. Parce que le nombre de satellites opérationnels ne fera qu’augmenter rapidement pendant la prochaine décennie, la situation deviendra plus complexe encore. La rapidité avec laquelle les gouvernements de toutes les puissances spatiales pourront appliquer collectivement des mesures de gouvernance spatiale adéquates afin d’assurer la sécurité des vols spatiaux, la durabilité de l’environnement spatial, et la sécurité de la vie sur Terre constitue une question urgente.

Le syndrome Kessler, un scénario nommé selon le scientifique de NASA qui l’a conçu, postule qu’une collision entre objets spatiaux puisse créer des débris suffisants pour produire une réaction en chaine de collisions avec le pouvoir de détruire des satellites importants et de créer un champ de débris qui rendra l’environnement spatial proche inutilisable. La Terre pourra perdre des services essentiels fournis actuellement par des satellites, et sera désormais incapable de lancer des missions spatiales dans le futur en toute sécurité. Voilà ce qui constitue l’enjeu quand nous parlons de la gouvernance spatiale.

Les services spatiaux font partie intégrante de notre vie. Ils nous unissent les uns les autres et nous fournissent des informations. Ils permettent la navigation sécuritaire, des services de téléphone cellulaire, la diffusion multimédia et toutes les transactions financières en ligne. La pandémie mondiale n’a qu’augmenté notre appétit vorace pour plus de services spatiaux. Le « big data » est la devise de la nouvelle économie spatiale et à mesure que nous devenons plus dépendants sur lui, la nécessité de préserver l’environnement spatial pour les générations à venir devient d’autant plus crucial.

La durabilité dans l’espace repose sur un environnement sécuritaire dans lequel nous pouvons opérer. Actuellement, les innovations dans la gestion du trafic spatial n’ont pas suivi le rythme des innovations qui poussent la prolifération des fonctions de l’espace. Les techniques de durabilité doivent aller de pair avec les innovations technologiques qui rendent les données spatiales si importantes.

NorthStar œuvre à employer le « big data » aux fins de la durabilité. Nous ne sommes pas les seuls. Des intérêts public et privé font du bon travail : le programme des technologies vertes de l’Agence spatiale européenne stimule la réduction de la consommation de l’énergie durant le cycle de vie des missions spatiales, l’emploie des ressources de manière plus durable et la gestion des déchets et des substances polluantes provenant des activités spatiales.

Malgré cela, on pourrait dire sans risque de se tromper que dans la nouvelle économie spatiale, les applications « big data » qui fournissent des services provenant de l’espace seront plus prisées que celles qui ont pour but la durabilité et la gouvernance de l’espace. Ceci n’est pas surprenant. Dans l’histoire du progrès humain, l’innovation dans la prestation de nouveaux services fait toujours des pas géants. Mais cela ne veut pas dire qu’il est impossible d’équilibrer les balances.

Nous pouvons faire autrement.

La prévention d’une série de collisions catastrophiques dans l’espace nécessite deux éléments essentiels : la technologie innovatrice et une gouvernance efficace. L’innovation parviendra du secteur commercial et des entrepreneurs qui prennent des risques en développant de nouveaux produits et services, tandis que la coopération entre les puissances spatiales assurera la gouvernance spatiale mondiale. Le temps est l’ennemi. Des mesures fermes de la part des gouvernements pour accélérer l’innovation afin de protéger cet environnement fragile sont nécessaires.

J’encourage tous les gouvernements sur Terre à adopter les moyens nécessaires afin d’appuyer le déploiement rapide des nouveaux technologies et services commerciaux afin de préserver l’environnement spatial. Cet objectif peut être réalisé si les gouvernements agissent comme des clients et se procurent des services offerts par des entreprises commerciaux. Ceci devrait être une priorité immédiate.

Dans la plupart des pays, les questions touchant l’espace sont des matières de gouvernement. Ceci est l’héritage du début de l’exploration spatiale. En 2021 cette réalité coexiste avec la réalité d’un secteur dynamique émergeant d’entreprises commerciales qui fournissent des innovations qui ont pour objectif que l’espace soit sécure et durable.

Il est temps d’agir ensemble et de changer notre plan de vol vers un avenir sécure et durable.

Stewart Bain, cofondateur et PDG de NorthStar Ciel et Terre